La conduite d’une exploitation lombricole :
Connaissant les qualités des lombriciens mais aussi les contraintes liées à leur croissance, le lombriculteur s’attachera à offrir les meilleures conditions pour assurer un développement optimal de la population lombricienne et par conséquent une production régulière de lombricompost.
On peut distinguer trois phases :
– L’installation de l’exploitation :
Dans un premier temps, un exploitant débutant a besoin des éléments suivants :
– un hangar pour le séchage, avec du matériel permettant le séchage, le tamisage et l’ensachage du lombricompost (facultatif si le lombriculteur fait appel aux services d’une société comme Agriver) mais aussi le stockage des sacs,
– un terrain d’une surface assez importante pour assurer le développement futur de son exploitation et de préférence ensoleillée. On peut considérer une superficie de un à deux hectares comme une surface intéressante.
La plupart des exploitations s’organisent sous forme d’andains de fumiers (sur lesquels seront déposés les lombrics), en plein air pour la plupart mais cela peut aussi se faire en serre-tunnel.
Ces andains doivent être suffisamment espacé les uns des autres pour faciliter les manipulations futures et le passage d’engins agricoles. Ils doivent comporter des filets de protection contre les taupes et les oiseaux.
– une source d’eau pour assurer des conditions satisfaisantes d’humidité, notamment en été et un circuit d’arrosage,
– une quantité importante de fumier qu’il peut acheter ou se procurer gratuitement auprès d’élevages équins ou bovins (à moins qu’il ne soit lui-même déjà producteur laitier par exemple). Il existe plusieurs types de fumier : de cheval (exemple : ferme lombricole de Cabriès), de vache mais aussi du fumier de champignon comme celui qu’utilise Pierre Pécourt à Amiens
– et bien sûr une litière de lombrics. L’exploitant pourra se fournir auprès d’un éleveur.
Souvent elle est vendue dans un substrat nourricier avec oeufs, avec une unité exprimée en kilogrammes ou en mètres carrés.
La société Agriver (dont il est question dans cette étude) propose la vente d’une litière de 2 m2 à 1740 euros, Bio Top propose la vente de 20 kilos de litière à 148 € TTC
Les andains peuvent être installés grâce à un épandeur.
– La phase d’expansion peut alors commencer :
Au cours de cette phase, le lombriculteur procède au dédoublement progressif des andains pour parvenir à la surface totale qu’il veut exploiter.
Pour que cette période soit la plus courte, le lombriculteur veillera :
– à respecter les meilleures conditions en termes d’acidité et d’humidité,
– à fournir de la nourriture régulièrement. La société Agriver indique comme fréquence tous
les 20 jours en été, tous les mois en hiver. Il pourra utiliser un épandeur de fumier (tracteur équipé d’une remorque épandant de manière douce – afin de ne pas trop perturber l’activité des lombrics – et régulière le fumier).
Dans ces conditions, et en théorie, il est ainsi possible de procéder à un dédoublement de litière tous les trois mois sauf en hiver. L’été avec des températures plus chaudes est favorable au développement de la population des lombrics, l’hiver avec les températures les plus froides
étant moins propice à cette croissance. Chacune de ces saisons pouvant être plus ou moins marquée (températures plus ou moins chaudes ou froides) et se « prolonger » dans la durée.
– La phase d’exploitation :
Il s’agit de continuer à poursuivre l’expansion mais, dans le même temps, un prélèvement régulier est effectué :
– de lombrics dans le cas où l’exploitation est orientée vers l’élevage (vente de lombrics)
– de lombricopost, prélevé manuellement à condition qu’il ait atteint sa maturité, à savoir un rapport Carbone/azote satisfaisant.
Pour le connaître, le lombriculteur a deux choix :
– il travaille avec Agriver, c’est alors cette société qui effectue cette mesure
– ou il fait appel à un laboratoire spécialisé à qui il envoie plusieurs échantillon. Par exemple,
Monsieur PECOURT les envoie à l’INRA de Laon (Aisne)
Ce lombricompost doit alors être mis au sec afin de perdre son taux d’humidité et parvenir à un niveau de 50 %. Il convient donc de l’aérer ou effectuer toute opération permettant d’atteindre ce niveau.
A ce stade, le lombricompost peut être broyé et tamisé avant d’être ensaché (gros sacs de 10 kg, 25 kilos …) puis commercialisé comme nous le verrons dans la seconde partie.
Signalons enfin qu’une exploitation lombricole ne produit pas de mauvaises odeurs.
Une tonne de fumier produit en moyenne 400 kilos de lombricompost.