Le sol vit, c’est ce qui permet aux plantes d’y puiser les éléments pour se développer. Outre la flore, une faune riche et variée s’y développe. Au sein de cette micro-faune, les lombriciens (plus connus sous l’appellation commune de vers de terre) jouent un rôle capital.
Leur masse est insoupçonnée par la plupart d’entre nous. Sur un sol sans pesticides, elle peut varier de 1 à 3 tonnes par hectare, représentant ainsi jusqu’à 80% de la zoomasse du sol.
Les lombriciens ont un rôle très positif pour les sols, leur assurant des qualités physicochimiques très appréciables. En particulier, les lombrics transportent la matière organique en profondeur ; leurs galeries renforcent la porosité et améliorent la portance des sols. Ils accélèrent aussi la décomposition de la matière organique.
Il existe trois grandes catégories de lombriciens :
– les épigés,
– les anéciques,
– les endogés
Nous nous intéresserons dans cette étude à la famille des épigés car il s’agit de la seule pouvant faire l’objet d’un élevage intensif. L’espèce la plus utilisée est l’Eisenia Foetida Andrei, également appelée Rouge de Californie.
Sans rentrer dans les détails anatomiques de cette famille de lombriciens, apportons ici quelques éléments permettant de comprendre comment ils ont pu donner naissance à une activité économique.
– reproduction et croissance très rapides. Ils sont hermaphrodites,
– ils fragmentent et décomposent la matière organique
– « grand appétit » : ils consomment entre la moitié et la totalité de leur propre poids chaque jour,
– ils colonisent très rapidement toute accumulation organique de surface (comme les fumiers).
Cependant, ces lombriciens sont sensibles à certains facteurs pour lesquels le lombriculteur devra être particulièrement attentif afin d’assurer un développement optimal de la population et par conséquent du lombricompost:
– Le pH. Un pH neutre (valeur 7) est le plus favorable mais on a pu observer des cas de tolérance à l’acide pouvant aller jusqu’à pH 4,3
– L’humidité. Leur fécondité est faible dans les périodes de sécheresse
– La température. La durée de la période de croissance, de l’éclosion à la maturité sexuelle dépend de la température. Cette durée est de 20 jours à une température de 25 °celsius (température idéale), à 15°C, elle est de 40 jours et à 10°C de 100 jours. Les saisons froides ou chaudes jouent donc un rôle important dans une exploitation lombricole.
Enfin, signalons brièvement deux menaces pour les lombriciens en milieu naturel :
– Les lombricides (pesticides) sont conçus pour tuer les lombrics (sur les terrains de golf par exemple),
– Les prédateurs pour les lombrics sont les taupes, les hérissons ou les oiseaux.